L’Europe doit se préparer à affronter des températures de 50 °C ou plus

L’Europe doit se préparer à affronter des températures de 50 °C ou plus

Consultez l’article original

Alors que les records de chaleur et les incendies frappent de nombreux pays riverains de la Méditerranée, les inquiétudes se soulèvent quant au risque de voir le mercure dépasser les 50 °C en Europe, et ce, avant le milieu du siècle. Cette perspective appelle à des mesures d’adaptation et de gestion de crise fortes et clairement définies.

Depuis le début du mois, une chaleur intense affecte l’Afrique du Nord et s’étend jusqu’à l’Europe du Sud, en passant par la Méditerranée. De nombreux records de chaleur ont été battus, avec notamment les 48,8 °C relevés au sud-est de la Sicile le 11 août. Si cette mesure venait à être officialisée par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM), elle se placerait comme la température la plus élevée jamais observée en Europe continentale. Le précédent record retenu par l’organisme était en effet de 48 °C à Athènes (Grèce) le 10 juillet 1977.

Plus au sud, la barre des 50 °C a localement été franchie avec par exemple 50,3 °C rapportés à Kairouan (Tunisie) ce mercredi. Jamais une valeur aussi élevée n’avait été mesurée dans le pays. Outre les températures, des incendies parfois meurtriers touchent de nombreux pays riverains de la Méditerranée. Ces prochaines heures, les plus fortes chaleurs se déporteront vers l’ouest du continent. Aussi, on attend de nouveaux extrêmes de température, notamment entre la péninsule Ibérique et le Maroc.

Le seuil des 50 °C bientôt franchi en Europe ?

Dans un contexte où les évènements de chaleur record se multiplient et gagnent en intensité, Peter A. Stott, expert du phénomène au Met Office, indique que l’Europe doit être préparée à affronter des températures supérieures à 50 °C. « Nous ne pouvons pas dire exactement quand cela est susceptible de se produire, mais l’Europe doit se préparer à ce que de nouveaux records soient battus avec des températures probablement supérieures à 50 °C à l’avenir, très probablement près de la Méditerranée où l’influence de l’air chaud d’Afrique du Nord est la plus forte », précise-t-il.

Si le réchauffement climatique augmente la probabilité de survenue de tels épisodes, il faut également un contexte météorologique propice. En effet, la présence d’une zone anticyclonique d’altitude est nécessaire. Le mouvement descendant dans l’anticyclone permet non seulement de réchauffer l’air par compression, mais également par le biais d’un fort ensoleillement et d’un vent calme en surface. Au fil du temps, la masse d’air accumule ainsi de la chaleur, renforçant en retour la circulation anticyclonique d’altitude. Si la situation persiste dans la durée, un véritable dôme d’air caniculaire peut se constituer.

« Des effets néfastes sur la santé humaine sont probables, en particulier pour les personnes exposées à une chaleur extrême pendant des périodes prolongées ou faisant partie de groupes de population vulnérables », ajoute Chris Almond, météorologiste au Met Office. « Ceci est combiné à une mauvaise qualité de l’air dans certains endroits en raison des incendies de forêt et des fumées ».

Consultez l’article original

Précédent Une étude évalue la perte de naissances féminines dans le monde entre 2021 et 2100

Caryl Gervereau © 2021 - 2026 - Tous droits réservés